[Red&Mere] Slayer

Merediana dénoua les cheveux de son ami et changea le ruban pour celui qui convenait. C’était sa manière de lui montrer qu’elle tenait à lui.

- Tu es parfait ainsi. Maintenant, allons-y.

Elle lui ouvrit la porte et attendit qu’il soit sorti avant de passer à son tour. Arrivée en haut, elle traversa la salle sans un mot, commanda une bouteille pour emporter et sortit après s’être fait donner les directions pour se rendre à la boite de nuit.

La nuit était fraîche et elle regretta de ne pas avoir aussi pris une veste. Tant pis. La soirée était peut-être plus froide que prévue, mais elle était belle. Le ciel était rempli des étoiles les plus claires. Et la lune, la lune en croissant était superbe, pâle et lumineuse, donnant sa lumière d’argent au monde sans rien demander. Elle l’embrassa des yeux, y laissa une pensée mélancolique vers Muriel et se dirigea dans les rues, droite et belle, prête à tout.

Elle arriva, avec Urian, devant l’Angelus Demonicus. L’homme à la porte dévisagea d’abord la vampire, attendant quelque chose de sa part. Elle lui sourit ouvertement, montrant ses crocs, sans même laisser paraître une émotion. Elle était à peine ennuyée par ce genre de contretemps. Il finit par la laisser passer. Mais pas Urian, qu’il se mit aussi à dévisager.

- Il ne vous voit pas, c’est évident? Il m’accompagne.

C’est avec une colère bien cachée qu’il laissa entrer le démon. S’il s’agissait d’un territoire neutre, il n’en restait pas moins dangereux d’y entrer. Cet homme semblait prêt à déchiqueter quiconque paraîtrait préparer des problèmes.

Ensuite, ce fut la descente. Il y avait bien un plancher au niveau du sol, mais ne s’y trouvaient apparemment que des humains, et encore moins une scène de karaoké. Merediana ne se fit pas prier pour descendre dans les profondeurs du bâtiment, où la musique n’existait que sur scène, là où chantaient chacun leur tour les habitués comme les nouveaux de l’établissement. Pas trop de lumière, juste le nécessaire. Des lampes halogènes un peu partout, à faible intensité. Ambiance tamisée. Pas trop de clients en bas. Juste ceux qui savaient. Une centaine de personnes, qui restaient debout ou étaient assises à une des petites tables de cabaret dispersées. Elle s’approcha plutôt du comptoir.

- Urian, tu veux bien nous inscrire à ce karaoké. Je vais t’attendre ici. Tu choisis la chanson.

Elle sortit sa bouteille et l'ouvrit.

Des mains expertes dénouèrent ses cheveux, le ruban entrant en contacte avec son cou. Ses cheveux retombèrent sur ses épaules, recouvrant ses oreilles, le chatouillant légèrement. Ensuite, les mains revinrent, effleurèrent sa peau et renouèrent agilement ses cheveux avec un autre ruban. Une texture très légèrement différente. Oh... Il avait mit le bleu et non le rouge. Au moins la vampire avait pus corriger son erreur et lui nouer le bon ruban.

"Merci, oui allons-y."

Il entendit la porte s'ouvrir et précéda la vampire. Il avait garder ses pieds nus pour s'aider à se diriger. Surtout qu'il leur fallait monter un escalier et il aurait eu l'air bien ridicule s'il s'était pris les pieds dans les marches. Ils traversèrent ensuite la salle principale, le plancher était crasseux... comme la veille. Merediana commanda un breuvage pour emporter et ils allèrent à l'Extérieur.

Le sol était froid ce soir. C'était bien la nuit et elle était fraiche au finale. Nuageuse? Peut-être. Par contre, le léger soupire mélancolique (j'improvise je sais XD) de la vampire lui fit penser le contraire. La lune était souvent le déclencheur de ces soupires, Muriel la cause.

Il sentit la vampire s'arrêter. Ils devaient être arrivé alors. Urian patientait devant la porte, ne sachant pas pourquoi ils n'avançaient pas. Il ne faisait que sentir un autre être vivant devant eux. Un regard agressif se tourna vers lui soudainement. Du moins, c'était l'impression que le démon avait, ses ailes blanches s'agitant légèrement, reflétant la lumière du ciel. Merediana s'était éloigné, puis arrêté.
Ensuite, elle avait parlé à l'homme. Oh, il faisait surement son travail de garde.
Il déploya ses ailes et ouvrit les mains en signe de paix. Puis, il passa devant le garde. Ses pieds glissèrent sur les marches alors qu'il descendait sans problèmes, tranquillement. Parfois, il posait sa main sur le mur, souvent ce n'était que le bout des doigts. Voix diffuses lui disant qu'ils descendaient de plus en plus, voix changeant d'humaines à moins humaines. Puis, il entendit quelque fausse note... Le Karaoké. Ils y étaient.

"Oui, je vais y aller. Par contre, je ne te promet rien par contre. Tu peux aussi bien ne pas aimer la chanson."

Pourtant, il avait eu un léger sourire alors qu'il s'éloignait vers différents sons. Son ouïe lui avait permis d'entendre quelqu'un s'inscrire et il s'était diriger vers cette personne.

"What do you want from me, the duet version." Urian dit après un moment de réflexion.

Après tout, ils n'étaient pas amoureux l'un de l'autre, mais cela n’empêchait pas qu'ils étaient relié très fortement.

Après un moment, ils furent appelés sur la scène, posés tous deux devant des micros. Elle ignorait encore de quelle chanson elle serait la victime. Elle attendit que l’air commence à résonner, les yeux fermés. Elle détestait ce point de vue, du dessus, sur un public près à leur lancer des quolibets. Déjà, elle ressentait les regards de haine de ces clients démoniaques qui l’avaient reconnue au moment où elle était montée sur scène. Les huées ne se firent pas attendre, mais elle ne les écoutait pas, elle attendait la musique. Elle se sentait mal à l’aise, avait besoin d’un peu de support moral. Elle prit sa bouteille de sang et la but presque intégralement, gardant le souvenir de Muriel bien clair au fond du contenant.

Puis la musique commença, un peu. Ils entendirent un technicien dire que c’était un test de son. S’ils n’étaient pas prêts, pourquoi les avaient-ils fait monter sur scène? Elle entendit d’autres insultes. Urian devait être nerveux, lui aussi, de son côté. C’est en réalisant cela qu’elle comprit qu’au-delà de son état d’indifférence, la nervosité avait pris la place. Elle sourit soudainement et, alors que la musique recommençait, cette fois pour de bon, elle ouvrit un regard noir, en plein contrôle, et jeta sa bouteille sur le premier imbécile qui lança une insulte alors qu’ils en étaient à leur performance.

Elle connaissait cette chanson, quelle chance. Elle murmurait les paroles d’Urian, gardant les yeux à l’écran, uniquement pour savoir quelles étaient ses parts, n’ayant jamais entendu que la version solo de la chanson.

En fait, cette chanson voulait dire beaucoup, à ses yeux à elle, et sans doute aux yeux d’Urian aussi. Ils étaient tous les deux en proie au désespoir, prêts à se laisser mourir, quand ils s’étaient rencontrés, et, depuis, chaque fois qu’ils se revoyaient, le résultat était le même, ils reprenaient goût à la vie et tentaient réellement de faire de ce temps qu’ils avaient quelque chose de vrai, quelque chose qui ait du sens, comme redonner la vue à Urian, comme la débarrasser des anges et de leur malédiction.

Encore et encore, l’un pour l’autre. Comme elle aurait voulu pouvoir avoir fait cela depuis longtemps, trouver une solution. Le temps les avait dévoré depuis, tellement. Elle le savait, à présent, c’était leur dernière chance. C’était sa dernière chance, mais Urian lui donnait le courage et une raison de continuer, à nouveau. Cette chanson était bien choisie. Elle regarda le public, un instant, et ne comprit qu’à peine pourquoi, envoutés, ils ne lançaient plus ni injures, ni quolibets. Elle s’en foutait, de toute façon. Sa voix laissait aller les mots comme un soupir de soulagement. Elle laissait sa voix traverser les vers, comme si c’était naturel. Et sa voix de vampire était encore celle qu’elle avait à ses 16 ans, alors elle ne doutait pas qu’elle soit belle ou douce ou claire.

Et Urian était avec elle, alors elle ne devait pas avoir peur. Elle devait être là pour lui aussi.

Elle devait rester elle-même, encore un moment. C’était leur dernière chance de parvenir à leurs fins, alors ils devaient réussir, au moins pour Urian.

Une dernière chance. C’était tout ce qu’il leur restait. Elle termina la chanson, sentant en elle le devoir d’en finir, cette fois. Elle le savait, c’était bel et bien son dernier moment de lucidité, sa dernière période de vie, si elle ne pouvait se débarrasser de cette malédiction. Elle devait profiter de cette toute dernière tranche de vie pour finir ce qu’elle avait commencé, et tenir ses promesses. Elle rendrait la vue à Urian, au moins, même si c’était la dernière chose qu’elle devait faire.

(J'aime mon choix de chanson XD ça fite je trouve ahahah. Thanks for loving me, you're doing it perfectly dit par Mere est merveilleux vu qu'Urian l'aime en effet XD Et le "didn't give a damn" ahlalal. Et surtout "I won't let you down" Songfic huhuhu)

Urian revint vers Merediana alors qu'on les appelais sur la scène. Il espérait fortement qu'elle connaisse la chanson, mais bien entendu, étant un karaoké, elle pourrait lire les paroles sans trop de difficulté. C'était bien pour cette raison qu'elle l'avait envoyer choisir après tout. Il ne pouvait lire sur l'écran et elle ne pouvait risquer de choisir une chanson qu'il ne connaissait pas. Enfin, c'était sa théorie.

Avec précaution, il frôla la marche, évalua sa hauteur et monta doucement, répétant son manège un peu plus rapidement. Il y avait tellement de bruit ici, ça créait des interférences et il n'entendait plus le décor. Par contre, le bourdonnement dérangeant des ricanements en le voyant faire, ça il l'entendait. Il préférait se concentrer a écouter Merediana, effaçant les voix et les insultes de son esprit. Il avait confiance en elle, il savait qu'elle les charmerait au final, sa voix étant sublime. Il se souvenait de la première fois où elle avait chanté, dans cette cabane sur une plage d'une île sans nom.

Alors qu'elle buvait sa bouteille d'une traite... presque... les test de son commencèrent. Évidemment... ils les avaient fait monter sur scène pour qu'on se moque d'eux... clair et net, on voulait les humilier. Mais il n'était pas nerveux. Merediana l'était par contre. Ça s,entendait à sa respiration. Il voulut poser une main sur son épaule, mais la musique commença pour de bon. Il pris une respiration alors qu'il entendit la bouteille de la vampire heurter la tête d'un des spectateur.

Yeah. I'm afraid.
Whataya want from me. Whataya want from me.

L'assurance de sa partenaire sur la chanson le fit sourire. Elle connaissait la chanson. Sans penser au publique, il continua à se concentrer sur elle. Ils étaient seuls.

But now, Here we are.
So whataya want from me. Whataya want from me.

Le démon était heureux. Elle avait été nerveuse et maintenant elle était confiante. Pour le moment, elle n'était pas indifférente. Pour le moment, elle existait et il existait lui aussi. Comme à chacune de leur rencontre, elle tombait dans les ténèbres et remontait vers la douleur. Le bonheur lui était impossible... tant et aussi longtemps qu'elle serait loin de Muriel, tant et aussi longtemps que les anges la pourchasserait pour son âme immortelle.
Mais il ne les laissera jamais la prendre. Jamais.

Just don't give up I'm workin it out
Please don't give in, I won't let you down
It messed me up, need a second to breathe
Just keep coming around
Hey, whataya want from me
Whataya want from me
Whataya want from me

Il trouverait une solution pour qu'elle puisse vivre avec Muriel, heureuse. Ce jour viendrait. Et il la laisserait aller, parce qu'il l'aimait trop pour l'enfermer. Il retrouverait la vue comme elle le lui avait promit et lui, il la laisserait partir. Ce serait une séparation à nouveau, mais pas une fin. C'était leur dernière chance de la sauver de cette malédiction. Elle le savait surement. Pour elle, la malédiction finirait par la ronger tôt ou tard et pour lui... Il resterait à ses côtés, même si cela signifiait sa mort.

Yeah. It's plain to see
That baby you're beautiful. There's nothing wrong with you

Et dans un sens, c'était vrai. Oui, sa malédiction était toujours présente, mais elle était là, toujours debout. Pour lui, c'était tout ce qui comptait. Sa voix, son souffle simulé... tout disait qu'elle était encore là, pour le moment.
Il ne voulait pas la perdre de cette manière. Il na la perdrait pas. Il trouverait un moyen de la sauver d'elle-même.



Leur dernière chance de forcer le destin et il ne la laisserait pas tomber.
Il ne l'abandonnerait jamais.
Alors que la musique se taisait, il mit un main sur l'épaule de la vampire.

"Nous allons y arriver." lui murmura-t-il, murmure étouffé par les applaudissements.

Un démon à la peau verte et aux yeux rouge, comme ses cornes et ses lèvres, s'avança vers eux. Il portait un habit.

"Il semble que vous ayez payer un très bon prix, si vous voulez bien me suivre dans mon salon privé."

Merediana suivi le démon dans ledit salon privé, qui s’avéra effectivement ressembler à un salon, contrairement à ce qu’elle avait craint à prime abord en rencontrant le propriétaire à l’apparence toute repoussante.

Elle s’engagea dans la pièce en détaillant les lieux, empreints d’une luxure indéniable. Des odeurs de sexe fluctuaient ici, provenant du tapis, des fauteuils, des sofas, même du piano à queue d’un rouge vin peu naturel qui trônait sur un petit plancher surélevé. Elle respira profondément pour calmer sa nervosité, mais le regretta quand les effluves l’envahirent plus profondément. Ce n’étaient pas des odeurs de sexe, en fait, c’était des parfums qui y invitaient et éveillaient en chacun un désir palpable.

Pas étonnant que ce soit un salon privé, elle comprit vite à quoi il servait. Elle se mordit la lèvre et se conjura mentalement de parler le moins possible durant cet entretien. Elle avait un esprit, elle s’en servirait, cela éviterait d’absorber trop de ces phéromones flottantes. Elle laissa échapper un petit massage privé dans la tête d’Urian.

« Méfie-toi. La chanson n’était que le premier versement. Je crains que ce démon ne soit pas le propriétaire, mais plutôt un deuxième test pour nous mettre à l’épreuve. »

Elle ne prit pas la peine de le mettre en garde contre l’air. Lui, avait besoin de respirer pour vivre. Elle espéra être en mesure de les sortir de ce salon le plus vite possible.

Leur hôte leur fit signe pour qu’ils s’installent sur le plus gros des divans alors que lui-même prenait place dans un énorme fauteuil noir.

Urian avait laissé Merediana prendre les devants, préférant suivre le démon et la vampire à l'oreille, ses pieds glissants sur le sol. Il replia ses ailes au maximum pour éviter de déranger qui que ce soit. Il déplaçait sa queue le moins possible et avançait avec sa précaution habituelle. Après tout, ils avaient beau avoir été applaudit pour leur prestation, mais ils n'étaient pas plus aimé de tous ces autres créature paranormales.

Le bruit d'une porte lui indiqua qu'ils étaient arrivé dans le salon privé et aussitôt, il fut assaillit par des odeurs aphrodisiaque semblable à l'odeur du sexe. Il eut un mouvement de recul tellement l'odeur lui semblait forte, pris une grande respiration et entra peu après les autres.

-*Je l'ai sentit bien avant toi n'en soit pas vexée* lui répondit-il par la pensé.

Il était aveugle, mais son odorat était bien développé. Il sentit le démon faire un mouvement et entendit Merediana se déplacer. Ils devaient avoir été invités à s'asseoir. Il siffla et repéra un grand fauteuil et s'y dirigea pour s'y installer confortablement, l'odeur lui montant à la tête. Il s'étira le coup en fermant ses yeux aveugle un moment. La vampire n'avait pas besoin de respirer alors lui éviter de parler serait sa priorité. Elle n'avait pas besoin de subir cette drogue.

"Alors, nous devrions aller droit au but. Je sais que cette chanson montre que nous n'avons pas peur d'affronter les foules et le regards des autres, mais c'est peu cher payé comme prix n'est-ce pas? Y a-t-il quoi que ce soit d'autre à faire? Une somme d'argent peut-être?"

"Voyons ami, vous semblez bien suspicieux et si sérieux. Détendez-vous un peu. Profitez du confort de cette salle, mon maitre devrait nous rejoindre sous peu."

"Et vote maitre? Qui est-il? Qu'est-il?"

"Mystère, il est différent pour chacun d'entre nous."

Différent pour tous et chacun? Tiens donc tiens donc... Urian commençait bien à se douter de qui ça pourrait être.