[Saen-chan&Red-chan] Les ailes de l'innocence

Raphaël éteindait le petit feu qui avait pris forme quand Freiel et les deux autres entrèrent. Le repas n'était pas brulé, mais ce qui ce trouvait dans le four était calciné.

"Ah, Freiel. Je suis désolé. Dès que vous m'avez parlé de livre, je n'ai pas pus m'empècher de garder le suspens. Le repas est en bonne condition, c'est une chance."

Il n'allait pas dire que ce bout calciné était le déssert qu'il avait manqué une fois de plus. Béthéel, lui, restait en retrait. Raphaël-sensei pouvait se montrer si distrait!!!

"Freiel, si quelqu'un se blesse, ce sera sans doute moi car les enfants n'ont pas à se promener trop près des cuisines quand le four est en marche."

Il avait dit cela d'une voix douce et amusé, ses yeux violets pétillant d'amusement et du malaise dû à sa propre distraction. Il savait bien qu'il devrait toujours se concentrer sur la cuisine, mais il ne pouvait s'empècher d'être distrait dès qu'il carassait la couverture d'un livre.

Béthéel, lui ne comprenait pas grand chose. Il était attiré par la cuisine en elle-même. Se petits yeux d'angelot fixaient intensément le four, la fumé qui s'élevait, il humait l'odeur de fumé en fronçant légèrement son nez.

"Il faudrait faire attention à toi aussi Freiel."

Sa voix était distraite, mais il avait remaqué à quel point elle était d'une maladresse. Il ne fallait pas qu'elle s'approche d'une cuisine.

Maniel eut un rire au commentaire de leur cadet. "Béthéel a raison, Freiel." La petite fit la moue aussitôt alors qu'elle croisait les bras sur sa poitrine. "Mais je fais attention!" S'exclama-t-elle, outrée. Et c'était effectivement le cas. C'était à croire que la malchance la suivait de partout.
Maniel, qui observait Béthéel depuis quelques instants déjà, suivit son regard vers le four avant de le regarder à nouveau. "Qu'est-ce qu'il y a, Béthéel? Tu n'as jamais rien vu de brûlé?" Il eut un léger rire. "Si c'est ça, attends-toi à en voir plus souvent." Taquina-t-il, bien que ce fut la pure vérité. Pour vivre dans cette maison, il fallait parfois s'habituer à manger calciné...

"Non.... c'est plutôt que..."

Comment l'expliquer? La voix normalement timide du jeune archange était plus... distante, rêveuse. Comme si quelque chose de cette pièce, de ce four, l'attirait. Même l'odeur de brûlé, pourtant désagréable, l'intriguait. Il regardait distraitement Raphaël aller jeter le dessert et finir d'éteindre le feu.

"Cette pièce m'intrigue c,est tout."

Freiel et Maniel avaient maintenant tous deux les yeux rivés sur Béthéel, l'un tentant de comprendre qu'est-ce que leur cadet voulait dire exactement alors que l'autre s'en doutait bien. Le Chérubin sourit doucement. "Est-ce que cuisiner t'intrigue, Béthéel? Est-ce que tu aimerais essayer?" Pour une angelot, Freiel était drôlement perspicace. Cela était sûrement pour compenser avec sa maladresse légendaire. "J'imagine que Raphaël-sensei se ferait un plaisir de t'apprendre si tu demandais, n'est-ce pas Raphaël-sensei?"

L'expression de Béthéel, légèrement désireuse, montrait à Freiel qu'elle avait parfaitement raison. Raphaël l'avait bien vu lui aussi et il eut un grand sourire.

"Bien entendu. Mais pas maintenant, il faut que je répare ce four."

Le guérisseur regarda son nouvel apprenti avec un grand sourire.

"Je te l'apprendrai."

"Merciiiii"

Le sourire de Béthéel illuminait son visage.